L'impact du DPE sur le marché locatif
La Loi Climat et Résilience adoptée en mai 2021 a profondément modifié le marché immobilier en appliquant une norme déjà connue sous le nom de DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). Autrefois seulement indicatif, ce diagnostic est désormais opposable et engage la responsabilité des vendeurs, des notaires et des agents immobiliers. De plus, pour les biens à location, le DPE a pris une dimension réglementaire : les logements les plus énergivores (classés G, F et E) seront progressivement interdits à la location, à partir de janvier 2023.
Ainsi, pour éviter de devoir financer des travaux d’isolation, une majorité de propriétaires cherchent à vendre leurs biens mal classés au DPE, ce qui crée un afflux de passoires énergétiques sur le marché. Cette hausse de l’offre permet aux acheteurs de se placer en position de force et de négocier le prix du bien, notamment en s’appuyant sur un mauvais DPE.
Ainsi, en 2021, les mises en vente des logements classés F et G ont connu une hausse de presque 8%, tandis que celles des biens A, B, C, D et E ont connu une baisse de -4 %. Parallèlement, les prix progressent moins vite pour les passoires thermiques : + 6% % contre seulement + 2 % pour les biens très énergivores. Ces biens subissent également une forte décote sur le marché, et selon une étude, à caractéristiques équivalentes, un bien cancre en DPE voit son prix de vente minoré de presque 7 % par rapport à celui d’un meilleur élève.
Toutefois, afin d’accompagner les propriétaires dans leurs projets de rénovation énergétique, il est à noter que des aides ont été mises en place. De plus, les délais de vente sont plus élevés pour les biens énergivores, ce qui donne aux acheteurs une marge de négociation plus importante.
En somme, la Loi Climat et Résilience a eu un impact significatif sur le marché immobilier et a donné aux acquéreurs de nouvelles possibilités de négociation.
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